Des éducateurs et éducatrices spécialisé.e.s parlent de l’Analyse des Pratiques

Dans cette vidéo, Pierre-Yves, Julie, Arthur et Dorothée, éducateurs et éducatrices spécialisé.e.s, qui travaillent dans des lieux différents – auprès d’enfants, d’adolescents ou de demandeurs d’asile – parlent de ce qu’est

l’Analyse des Pratiques, ADP, avec un.e psychanalyste

et de ce que cela leur apporte au quotidien dans leur travail.

Voici quelques extraits :

Pierre-Yves : En ADP, on échange sur « comment on va continuer à accompagner ces personnes-là avec le transfert… avec les résonances que ça amène chez nous.» 

Julie : « Il y a des situations, des choses qui se passent, si on ne les met pas au travail, on peut être en souffrance professionnelle.» « L’analyse des pratiques, ça permet de comprendre un peu la complexité de l’être humain, et comment faire avec. »

Arthur : L’ADP « c’est un lieu où on cherche des solutions (…) comme on travaille sur l’humain, il n’y a pas de solution exacte ».« Personne n’a la solution, mais à nous tous en terme de réflexion on peut en approcher ».

Dorothée : « Ce n’est pas au jeune de s’ajuster à nous, c’est à nous d’aller vers le jeune et de réajuster nos pratiques, et je trouve que l’analyse des pratiques nous permet ça aussi ». 

Travaillant depuis de nombreuses années avec des équipes éducatives, notamment en MECS – Maison d’Éducation à caractère Social, ou dans des Foyers d’Hébergement -, je souhaitais depuis longtemps réaliser cet interview. En effet, les éducateurs.trices sont confronté.e.s dans le quotidien avec les jeunes ou les personnes qu’ils rencontrent, à une clinique, un réel parfois extrêmement dur, au «réel en tant qu’il est impossible à supporter»* ainsi que le dit Lacan. Or, ils s’y confrontent, ils essaient de tisser au-delà des difficultés, de la souffrance, de la précarité, un lien de travail. En ADP, les échanges demandent à chacun un investissement important, et cela concoure à l’élaboration d’un savoir nouveau, d’un savoir-y-faire déduit d’une situation particulière, de la singularité d’un cas, de sa subjectivité. Cela permet de repérer et favoriser la solution du sujet pour vivre dans le monde.

Je remercie vivement Julie, Dorothée, Pierre-Yves et Arthur pour leur précieux témoignage sur les effets de l’Analyse des Pratiques dans l’exercice de leur profession.

Élisabeth Marion

*J. Lacan, Ouverture de la section clinique, Ornicar ?, n°9, Paris, 1977 

Catherine HEULE « Se libérer »

avant d’être directrice thérapeutique d’un groupe de résidents au Courtil*, Catherine était professeure de lettres.

« la psychanalyse laisse une place à la liberté qui advient quand on peut assumer sa propre singularité, son style ».

*Le Courtil est une institution orientée par la psychanalyse lacanienne,

située à Tournai et à Leers Nord en Belgique, elle accueille et accompagne des enfants, des adolescents et de jeunes adultes. Cet accompagnement est adapté à la problématique singulière de chacun. 

Le Courtil publie une revue de psychanalyse appliquée.

Pour en savoir plus, voici le lien vers le site du Courtil. 

C’est au Courtil que la réalisatrice Mariana Otero a tourné « A ciel ouvert », un film-documentaire dont voici la bande annonce

Voici quelques mots de Mariana Otero : « L’idée inaugurale de cette institution est que les enfants en souffrance psychique ne sont pas des handicapés à qui il manquerait quelque chose pour être comme les autres. Au contraire, au Courtil, chaque enfant est avant tout considéré par les intervenants comme une énigme, un sujet qui possède une structure mentale singulière, c’est-à-dire une manière originale de se percevoir, de penser le monde et le rapport à l’autre. Les intervenants, en abandonnant tout a priori et tout savoir préétabli, essaient de comprendre la singularité de chaque enfant afin de l’aider à inventer sa propre solution, celle qui pourra lui permettre de trouver sa place dans le monde et d’y vivre apaisé. »

 

Delphine « Le cheval, le corps et la psychanalyse »

Delphine est psychomotricienne, elle pratique la thérapie psychomotrice avec le cheval auprès d’enfants.

Dans cette vidéo, elle met en valeur un changement dû à son analyse dans son travail auprès d’enfants en SESSAD (Service d’Éducation Spéciale et de Soins à Domicile). D’une pratique classique dans un cadre thérapeutique standard, elle est passée à une pratique orientée d’abord par l’écoute des enfants, avec toujours le cheval comme partenaire numéro un. 

L’Analyse des Pratiques

C’est lors de séances d’Analyse des Pratiques (ADP) que Delphine a d’abord rencontré la psychanalyse, avant d’en faire l’expérience pour elle-même.

https://youtu.be/g7WcqasXIps?si=xXlgn5REjStGT6TT

« Là où il y a besoin d’aller, dit-elle, c’est l’enfant qui en sait quelque chose ».

Delphine Provost s’est montrée très présente dans ce projet de vidéos. Elle est venue avec moi à Paris pour l’interview d’Annie Stammler intitulée « De la psychanalyse à l’écriture de livres pour enfants ».