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Marjorie Quélard « Les ressorts du passage à l’acte, science et subjectivité »

Psychologue orientée par la psychanalyse, Marjorie Quélard s’intéresse au point d’articulation entre le droit et la psychanalyse.

Filmé à Nantes en février 2023, l’interview a donné matière à deux vidéos.

Voici la seconde vidéo où elle explore particulièrement ce qui se passe au moment du passage à l’acte. 

Que nous apprend la criminologie sur ce moment de bascule ? 

La science et les statistiques essaient de prédire le crime, mais qu’en est-il de la responsabilité subjective ?

Cette vidéo fait suite à un premier volet publié en mars 2023, où Marjorie Quélard interroge la manière dont la société protège les individus. À notre époque où les sujets sont moins sensibles aux symboles, comment faire tenir un lien social pacifié ? Comment réguler les transgressions ?

La loi comme interdit peut-elle constituer un impossible ?

En voici le lien : 

Marjorie QUÉLARD « Psychanalyse, droit et sciences criminelles »

Psychologue clinicienne en libéral et en institution, Marjorie Quélard travaille auprès d’adolescents et dans la protection de l’enfance, auprès d’équipes médico-légales dans une UAPED : Unité d’Accueil Pédiatrique des Enfants en Danger.

Dans cette seconde vidéo, vous retrouverez l’ensemble nantais de musique baroque : La Querelle des Bouffons, dont l’interprétation de la « Simphonie à huit concertants » de Zelenka avait accompagné la première vidéo. Cette fois La Querelle des Bouffons joue le « Concerto pour clarinette K622″ de Mozart. Voici le lien vers leur site : La Querelle des Bouffons

Paroles d’analysants renommés ! -2-

Ils ont fait l’expérience de l’analyse et le disent !

Voici quelques nouveaux extraits d’interviews de six analysants renommés. 

Laetitia CASTA : S’éloigner de ses « tourments. » Gérard GAROUSTE : « Je n’avais plus peur de moi ». Dany BOON : « Mieux vivre avec (ce problème) et en rire.» Corinne MASIERO : « Lever un voile ». Mathieu AMALRIC : « La psychanalyse est « une plongée en eaux profondes ». Philippe CHATEL : « Analyse ».

En cliquant sur ce lien PDF, vous trouverez ces extraits d’interviews, et à la suite :

Le BONUS d’ Anis LIMAMI

que je vous invite à découvrir.

En voici les premières lignes et le titre des différents paragraphes :

La lecture du document « Paroles d’analysants renommés » m’a amené à faire des associations entre certaines de ces Paroles et des concepts fondamentaux de la psychanalyse que je souhaite partager avec vous.

DÉCOUVERTE DE L’INCONSCIENT

Dans « Je n’avais plus peur de moi » de Gérard GAROUSTE, il y a cette phrase…

VIOLENCE / AGRESSIVITÉ

« J’ai raconté l’histoire de mes parents 

Les mots stupides avec les mots méchants »

Ces vers de Philippe CHATEL  me rappellent…

PSYCHOTHÉRAPIE ET PSYCHANALYSE

Corinne MASIERO, après plusieurs années de psychothérapie se tourne vers la psychanalyse et…

Anis Limami est chercheur à l’INRAe et professeur à l’Université d’Angers. Il a suivi de nombreuses années l’enseignement de l’Antenne Clinique d’Angers puis celui de la Section Clinique d’Aix-Marseille. Il a participé de nombreuses fois à ce BLOG, notamment en prenant la parole comme analysant dans la vidéo intitulée « S’enseigner avec la psychanalyse ».

À propos du livre de Pierre STRELISKI : « JPS, Une psychanalyse infinie »

paru aux éditions Les impliqués chez l’Harmattan 1

J’ai eu l’occasion pendant de nombreuses années de travailler avec Pierre Streliski, à l’Antenne Clinique d’Angers, au Séminaire de recherche, en cartel, lors de conférences. Une fois, alors qu’il présentait au Mans le film de David Cronenberg « A dangerous method », il a commencé ainsi :

« Notre chère psychanalyse… »

Il me semble que ce livre « JPS une psychanalyse infinie », vient en contrepoint de ces trois mots si forts. S’il peut se lire comme un roman – signifiant qui le présente sur la première de couverture – il s’agit plutôt de l’écriture d’une rencontre entre deux parlêtres, c’est-à-dire deux êtres qui seront pendant presqu’une vie reliés par la parole.

JPS, qui trouvera à se nommer ainsi par ses initiales, est le patient, Pierre Streliski le psychiatre. JPS devient analysant, Pierre Streliski son analyste. Cela ne se produit pas dans l’instant mais au fil des rendez-vous.

La première séance est emblématique, JPS est « terrorisé », la lumière est trop forte, le bruit de la rue l’envahit. « Le réel du monde » l’agresse comme « mille fines lames de rasoir ». Pierre Streliski lui propose de parler tout de même. Voilà où le lien se noue : le réel est incessant, persécuteur, mais la parole est rendue possible. JPS aime les mots, il crée des néologismes pour tenter « de dire la chose même », le sens du monde. « Il faut défratiser le langage », dit-il. Ainsi, « la lente décantation des mots (…) s’opère dans l’analyse », écrit Pierre Streliski.

« Une présence discrète et indéfectible »

Au fil du livre, ce qui apparaît, c’est que chacun dans cette rencontre apprend de l’autre, et le lecteur est invité à s’en enseigner. Plusieurs fois, celui-ci peut s’imaginer avoir compris ce que JPS pourrait trouver comme solution, par exemple lorsqu’il se forge un savoir sur la photographie… Ce ne sera pas la solution, tout au plus une bribe. Dans cette « psychanalyse infinie » l’analyste ne prétend pas savoir ce qui conviendrait à son analysant. Il ne lui donne pas de conseil, ne soutient pas un projet : il ne se propose pas en maître, en savant, en guide. Mais, il ne le lâche pas, ne s’impatiente pas, ne le repousse pas. Il se fait « présence discrète et indéfectible ». Il se laisse enseigner, suivant pas à pas JPS qui tente de décrire par différents moyens « l’étrange consistance » du réel pour lui. Dans cette modalité de présence, on peut repérer la « fraternité discrète »2 dont parle Lacan dans les Écrits. Fraternité avec un autre qui n’est pas un frère justement, mais un patient bizarre, extravagant, un étranger.

Là où notre monde avec ses nouvelles politiques de santé nous pousse dans une « tyrannie de l’urgence »3, Pierre Streliski nous fait éprouver la valeur d’un temps long, la nécessité d’un rapport à l’analyse là aussi d’une durée aussi longue que nécessaire pour l’analyste, afin de supporter le réel. Le réel qui est là imprévu, incontournable comme la pierre au milieu du chemin sur laquelle on bute4. Dans la salle d’attente, JPS est là, clochard hirsute, criant. Être reçu, accueilli sans attendre est vital pour ce patient psychotique qui ne pouvait plus supporter d’être hospitalisé.

Il a ainsi été retenu dans son errance par ce lien à son analyste et son transfert à la psychanalyse tout au long de sa vie. Et comme le dit Pierre Streliski, il a pu ainsi « tenir avec le monde, avec l’autre, un fil ténu »5.

Élisabeth Marion, le 02 août 2023

Pierre Streliski est psychiatre et psychanalyste à Angers, ancien membre de l’École de la Cause freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse, coordinateur de la Section Clinique, puis de l’Antenne Clinique d’Angers de sa création en 1992 à 20196.

STRELISKI Pierre, JPS, Une psychanalyse infinie, Paris, Les impliqués chez l’Harmattan, 2023.

Lien vers la maison d’édition : https://www.editions-harmattan.fr/livre-jps_une_psychanalyse_infinie_pierre_streliski-9782385413958-77400.html

LACAN Jacques, Écrits, Paris, Seuil, 1966, p.124.

MILLER Jacques-Alain, L’os d’une cure, Paris, Navarin, 2018.

Pierre STRELISKI avait déjà écrit un texte sur le travail avec son patient JPS, intitulé «  Des remparts de livres », in Leur patient préféré de Violaine de Monclos, Paris, Stock, 2016. https://www.editions-stock.fr/livres/essais-documents/leur-patient-prefere-9782234079113

STRELISKI Pierre, « Petite histoire de la Section clinique d’Angers. Contribution sur son lien social », in Accès N°12, octobre 2019, p.117-122.

Françoise Brugalières-Arènes : « Du massage à la parole »

Françoise Brugalières-Arènes est masseur kinésithérapeute.

Elle met en avant les rencontres qui l’ont orientée dans son désir de soigner, avec un fort engagement du corps dans le toucher, le massage. Puis, la  psychanalyse s’est révélée une rencontre déterminante :

« La psychanalyse m’a permis d’écouter d’une autre manière, d’entendre d’une autre manière ce que disaient mes patients. »

Ainsi, elle s’oriente vers la parole en relation avec le corps : le corps parlant. Liant de la sorte le corps touché et la parole : la parole écoutée et aussi la parole adressée, délicatement, avec tact !

Cette vidéo a été tournée à la Rochelle en 2023.

Pendant le générique de fin vous verrez Françoise Brugalières-Arènes en compagnie de Gérard Seyeux, psychanalyste à la Rochelle, membre de l’École de la Cause freudienne, que j’ai eu le plaisir d’interviewer en 2019. Vous pouvez retrouver sa vidéo sur ce BLOG en cliquant ICI.

Fouzia Taouzari « LE CONTRÔLE ANALYTIQUE »

Épisode 4/4 : UNE INTERPRETATION SUR-MESURE

Pour visionner la vidéo, cliquez sur la photo ci-dessous.

Ce 4ème ÉPISODE consacré au CONTRÔLE ANALYTIQUE, par Fouzia TAOUZARI, met en évidence l’interprétation :

Les difficultés qu’éprouve le patient sont en lien avec « ce qui le constitue en tant que sujet… Et pour qu’il ait accès à ce savoir inconscient qui lui permettrait de déchiffrer, de lire ce qui lui arrive, il faut que le praticien fasse émerger l’inconscient […] et lui donne le goût du déchiffrage » et pour cela, « il n’y a pas dix-mille façons de faire que d’interpréter ! »

Elle se réfère à l’article de Jacques-Alain MILLER : « Le mot qui blesse » paru dans la Revue la Cause freudienne N° 72, Navarin éditeur, 2009.

Extraits de l’article de Jacques-Alain Miller commentés dans cette vidéo par Fouzia TAOUZARI : « L’interprétation freudienne c’est essentiellement une traduction. FREUD l’a inventée à propos du rêve, et de là, elle s’est étendue à toutes les formations de l’inconscient », p135.

« L’interprétation lacanienne n’est pas traduction mais révélation, elle lève le voile sur ce qui est impossible-à-dire, elle lit ce-qui-ne-peut-se-dire, au-delà du refoulement », p136.

Fouzia TAOUZARI est psychologue et psychanalyste, membre de l’École de la Cause freudienne.

Épisode 3/4 : ACCUEILLIR LE SILENCE

Pour visionner la vidéo, cliquez sur la photo ci-dessous.

Fouzia Taouzari et Élisabeth Marion lors du tournage de la vidéo, août 2022.

On peut croire ou imaginer que « parler ça fait du bien » et pourtant, que l’on soit psychologue, éducateur, infirmier, médecin, professeur… parfois, on peut se trouver troublé face au silence (d’un enfant… d’un patient). Qu’en penser ? que faire ?

Dans ce 3ème épisode, Fouzia TAOUZARI, témoigne à partir de sa pratique de la difficulté rencontrée face au silence d’un patient. Le contrôle et l’analyse lui ont permis de faire un pas de côté, pour faire accueil du silence, afin que la parole puisse advenir. L’enjeu est de taille, celui de « pouvoir à la fois accepter le silence, ne pas venir le combler, ne pas venir recouvrir la difficulté de l’autre. Et, être là, être une présence qui permet à l’autre de pouvoir traverser les difficultés qu’il rencontre ». Cet épisode permet de prendre la mesure de l’enjeu subjectif du silence, à partir de la pratique clinique nouée au contrôle et à l’analyse. 

Épisode 2/4 : S’EXTRAIRE DE L’AVEUGLEMENT

Pour visionner la vidéo, cliquez sur la photo ci-dessous.

Dans ce 2ème ÉPISODE, Fouzia TAOUZARI montre qu’écouter vraiment un patient, être à la bonne place, « ça ne va pas de soi ».

À partir d’un cas de sa pratique, « La jeune femme et le téléphone », elle montre comment le Contrôle Analytique vise à distinguer ce qui se joue pour le praticien et qui l’empêche d’y voir clair, et ce qui se joue pour le patient. Ce repérage nécessaire permet alors de « supporter ce qu’est l’autre dans toute sa singularité et toute sa différence ! »

Épisode 1/4 : LE DÉSIR EN ACTE

À qui s’adresse le contrôle analytique ? Pourquoi y aller ? Quand ? Que peut-on en attendre ? Faut-il connaître la théorie psychanalytique pour faire un contrôle ? Est-ce obligatoire ? Qu’est-ce qui opère ?

Fouzia TAOUZARI y répond en prenant appui sur sa propre expérience de la psychanalyse et du contrôle.

EN CONTRÔLE ANALYTIQUE, il s’agit de parler de sa pratique à un analyste, d’essayer d’y voir clair. Il est possible de poser ces questions qu’on ne peut résoudre seul, ni poser à un collègue : « Pourquoi ça me fait çà ? Pourquoi je m’implique trop ? Pourquoi je n’ai pas envie d’y aller ? »

Fouzia TAOUZARI dit que « toute personne qui accompagne des sujets (à l’hôpital ou dans des associations…) rencontre à un moment donné des obstacles, par exemple, l’angoisse (… qui interpelle) le praticien dans sa propre implication dans la relation à l’autre ». C’est ce que ce praticien va pouvoir mettre au travail lors d’un contrôle analytique. 

Vous pouvez retrouver Fouzia TAOUZARI sur ce BLOG dans une vidéo passionnante intitulée « Sortir du silence » où, a-t-elle écrit : « je livre comment – par la rencontre avec un psychanalyste – j’ai pu déconstruire ce qui bâillonnait ma parole, cadenassait mon corps de femme, et ce qui a fait obstacle à la rencontre avec mes patients… »

Un grand merci à Jihane BOUGRINE pour la musique «Rahat El Bal», chanson composée et écrite par elle-même, dont elle a gracieusement autorisé l’utilisation pour accompagner les vidéos de son amie Fouzia TAOUZARI. Voici le lien vers son site : ici. 

Marjorie Quélard « Psychanalyse, droit et sciences criminelles »

Psychologue orientée par la psychanalyse, Marjorie Quélard s’intéresse au point d’articulation entre le droit et la psychanalyse.

L’interview filmé à Nantes en février 2023 a donné matière à deux vidéos. 

Dans cette première vidéo, Marjorie Quélard s’interroge sur la manière dont la société protège les individus aujourd’hui. À notre époque où les sujets sont moins sensibles au symboles, comment faire tenir un lien social pacifié ? Comment réguler les transgressions ?

La loi comme interdit peut-elle constituer un impossible ?

Dans la seconde vidéo, intitulée : 

« Les ressorts du passage à l’acte, science et subjectivité » 

Marjorie Quélard explore ce qui se passe au moment du passage à l’acte.

Que nous apprend la criminologie sur ce moment de bascule ? La science et les statistiques essaient de prédire le crime, mais qu’en est-il de la responsabilité subjective ?

Marjorie Quélard est psychologue clinicienne à Nantes. Elle travaille avec les adolescents et intervient dans la protection de l’enfance, notamment dans des équipes médico-légales, dans une UAPED : Unité d’Accueil Pédiatrique des Enfants en Danger.

L’accompagnement musical de la vidéo est une interprétation de « Simphonie à huit concertants » de Zelenka par l’ensemble musical « La Querelle des Bouffons » dont fait partie Marjorie Quélard. Merci pour cette remarquable interprétation ! Pour découvrir cet ensemble,  voici le lien vers leur site  ICI

 

Guy Udo « Du deux au un »

Psychologue, orienté par la psychanalyse lacanienne, à PLÉRIN près de SAINT-BRIEUC, Guy UDO met en avant dans cet interview comment sa psychanalyse lui a permis de s’affranchir d’une identification qui certes le soutenait, mais aussi l’empêchait de tracer sa propre voie.

Plus libre, il a entrepris de mener un projet : créer un atelier destiné aux enfants en pédopsychiatrie. L’atelier « Pour de semblant » !

Interview à écouter jusqu’au bout pour ne pas en manquer le dénouement ! 

Guy UDO y déplie ce qui s’est déroulé dans cet atelier pour un enfant dont la violence insistait. Il révèle le lien entre son positionnement, sa parole : le signifiant décisif qu’il a pu dire à cet enfant, et le résultat de sa propre analyse.

Un grand merci à Yvon LE TALLEC qui a interprété à la guitare les morceaux de musique qui accompagnent la vidéo de son ami Guy UDO.

Paroles d’analysants renommés ! -1-

Ils ont fait l’expérience de l’analyse et le disent !

Paroles d’analysants renommés

Les interviews en vidéo de ce blog, recueillis un par un, ont une valeur du fait de se joindre à d’autres, de faire série. Ces témoignages, l’un après l’autre, indiquent l’importance de la psychanalyse dans la vie de chacun, et par là même, sa pertinence dans notre monde. Ils montrent souvent que le sujet, l’analysant, s’oriente vers plus de désir, plus de vie ! Et les professions représentées, leur diversité, indiquent que ce n’est pas réservé à une élite !

Nous verrons que des personnes célèbres ont eu recours à la psychanalyse, et qu’au cours d’une interview, d’un récit, ils/elles ont dit quelques mots de leur rapport à la psychanalyse. Écoutons ces paroles d’analysants renommés !

Vous découvrirez des extraits d’interviews des six analysants renommés suivants en cliquant sur ce lien :  PDF

Agnès JAOUI :« Tout le monde devrait faire une psychanalyse  ! » Karin VIARD : La psychanalyse « vous aide à trouver votre vérité ». Camille COTTIN : “Je crois que je n’arrêterai jamais l’analyse”. Vanessa SPRINGORA : « J’ai fait la rencontre d’un psychanalyste qui m’a aidée ». Florence FORESTI : « La psychanalyse devait m’aider à m’aimer moi, mais elle m’a appris à aimer les autres. » Fabrice LUCHINI :« la psychanalyse n’est pas miraculeuse ! (Mais…) elle vous rend plus praticable pour les autres ».

et vous pourrez lire en plus :

Le BONUS d’ Anis LIMAMI

que vous pouvez aussi découvrir ci-dessous, en guise d’introduction : 

La lecture du document ‘Paroles d’analysants renommés’ m’a amené à faire des associations entre certaines de ces ‘Paroles’ et des concepts fondamentaux de la psychanalyse que je souhaite partager avec vous.

L’inconscient

Karin Viard : « On ne sait pas très bien où est l’ennemi. Il est à l’intérieur de nous, mais on ne sait pas le définir ».

Cette parole de Karin Viard peut être mise en relation avec la découverte de l’inconscient par Freud qui dira à propos du moi « … il n’est seulement pas maître dans sa propre maison, … [il] en est réduit à se contenter de renseignements rares et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience, dans sa vie psychique. »1

Le moi (a) et l’autre ; le moi et le semblable

Camille Cottin : « Cela [la psychanalyse] facilite énormément mes rapports aux autres. »

Florence Foresti : « Elle [la psychanalyse] m’a enrichie, essentiellement dans mon rapport aux autres. […] ».

Fabrice Luchini : « la psychanalyse […] permet […] d’avoir des rapports plus attentifs aux autres, car l’autre n’est plus réduit à être un objet de convoitise ».

Les paroles de ces personnalités me renvoient à la relation du moi avec l’autre, relation suivant l’axe imaginaire (a – a’) telle qu’elle est définie par Lacan dans son schéma Z2 et au développement qu’il en fait en décrivant le stade du miroir et l’agressivité qui lui est corrélative. Pourquoi imaginaire ? parce qu’au stade du miroir « l’individu humain se fixe à une image qui l’aliène à lui-même … qu’il appellera son moi »3. Le moi est une construction imaginaire et que le sujet « peut croire que c’est ce moi qui est lui. »4 Quand « le sujet parle avec ses semblables il parle dans le langage commun, qui tient les moi imaginaires (a’, a’’, …) pour des choses … réelles … auxquels il s’identifie. »5 Cette relation sur l’axe imaginaire est marquée par la convoitise, la jalousie (désir pour l’objet de l’autre) et la « concurrence agressive. » Lacan condense tout cela dans cette assertion « L’agressivité [qui] est la tendance corrélative d’un mode d’identification que nous appelons narcissique et qui détermine la structure formelle du moi de l’homme. »6

Je rajouterai cette citation de Catherine Millot (Abîmes ordinaires) : « Le moi, c’est toujours un peu l’unique défendant sa propriété, l’exception, une puissance de négation et de refus. »7

En psychanalyse, l’analysant y met du sien

Fabrice Luchini : « La psychanalyse ne fait aucun miracle ».

Cette parole de Fabrice Luchini rappelle ce que Freud a dit aux étudiants en médecine dans son « Introduction à la psychanalyse » s’agissant de la différence dans la relation avec le patient en médecine et en psychanalyse : « Les choses ne se passent pas ici comme dans les autres branches de la médecine, … lorsqu’on soumet un névrotique au traitement psychanalytique. Nous le mettons alors au courant des difficultés de la méthode, de sa durée, des efforts et des sacrifices qu’elle exige ; et quant au résultat, nous lui disons que nous ne pouvons rien promettre, qu’il dépendra de la manière dont [il] se comportera. »8

Anis Limami a participé de nombreuses fois à ce BLOG, notamment en prenant la parole comme analysant dans la vidéo intitulée « S’enseigner avec la psychanalyse ». Il est chercheur à l’INRAe et professeur à l’Université d’Angers.

1 Sigmund Freud, « Introduction à la psychanalyse », Fréjus, Petite Bibliothèque Payot, 1975, p. 265.

2 Jacques Lacan, Le séminaire livre II, « Le moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse » Texte établi par Jacques-Alain Miller, Paris, Points Essai, p. 334.

3 Jacques Lacan, « L’agressivité en psychanalyse », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 113.

4 Jacques Lacan, Le séminaire livre II, op. cit., p. 334 – 336. 

5 Ibid., p. 334 – 336. 

6 Jacques Lacan, « L’agressivité en psychanalyse », op. cit., p. 110.

7 Catherine Millot, « Abîmes Ordinaires », Éditions Gallimard, INFINI, Paris, 2001, p. 19.

8 Sigmund Freud, « Introduction à la psychanalyse », op. cit., p. 5.

Anne-Élisabeth Labenne « Expertise et éthique psychanalytique »

Psychologue clinicienne, Anne-Élisabeth Labenne, montre comment sa propre psychanalyse lui a permis de ne pas reculer devant la proposition d’exercer une fonction d’expert auprès des Tribunaux, ainsi que devant celle, délicate, de psychologue à la Brigade des Mineurs.

« Céder n’est pas consentir » (PUF, 2020)

L’appui sur ce livre de Clotilde Leguil lui a donné une perspective nouvelle et  nuancé ce qui se passe pour les jeunes qu’elle rencontre à la Brigade des Mineurs. Cet éclairage lui a permis de prendre position et de trouver les mots quand il s’agit de faire valoir les nuances du « se laisser faire… »

Cet interview apporte aussi un aperçu précieux sur la place méconnue du psychologue dans l’enceinte du tribunal. Il s’agit d’« assumer d’être du côté du sujet », pour que la plainte puisse être entendue.

« C’est d’une position éthique que déjà je me suis engagée dans l’analyse (…) c’est hors de question que je reçoive quelqu’un si je ne suis pas un peu au clair avec moi-même ».

Kathy Cordonnier « Retrouver le monde des vivants »

« La psychanalyse : ma plus belle aventure ! »

Kathy Cordonnier,  conseillère en insertion devenue psychologue, explique dans cet interview comment la psychanalyse lui a permis de « retrouver le chemin des mots »,  et cette « mise en mots » bien que difficile, l’a « libérée », lui a donné plus de vie ! 

La psychanalyse « permet aussi au corps d’exister », dit-elle. Écoutons la :

« Réaliser cet interview avec vous, ça me permet de remercier la psychanalyse ! »

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