et un peu d’histoire
« La parole a des effets sur le symptôme. En analyse, elle ne le corrige pas par des impératifs autoritaires ou la suggestion, mais le déplie, en fait le tour sans chercher sa résolution absolue (…). Elle le lit. La psychanalyse est un processus. »
« Philippe Dayan, un psychanalyste populaire » in Familles, questions cruciales, la chronique d’Hélène Bonnaud, Lacan Quotidien N° 915 – Mercredi 24 février 2021
« À mon sens, la psychanalyse est d’abord une pratique qui permet de s’inventer de façon nouvelle, de devenir l’auteur et l’acteur de son existence. »
François Ansermet « Il n’y a pas de mode d’emploi pour la vie », publié le 7 octobre 2017 par Sophie Davaris, site 24 heures. Lien vers l’article original : ici
« Quel est le statut de la psychanalyse si celle-ci n’est pas une science, une thérapeutique ou une vision du monde ? Il revint à Lacan de l’avoir définie comme une expérience de parole inscrite dans la subjectivité de son époque. »
« L’invention de la psychanalyse, toujours recommencée, Palpitante découverte freudienne » la chronique de Laura Sokolowsky Lacan Quotidien N° 869 – Vendredi 14 février 2020.
« L’art de la psychothérapie consiste à écouter la parole de celui qui souffre, à savoir répondre avec une parole qui puisse désangoisser et tenter de symboliser le trauma. L’instrument est la parole, la parole qui demande et la parole qui sait répondre. À l’occasion, on peut trouver aussi cela dans l’expérience analytique, mais la psychanalyse vise autre chose : une mise en logique de ce qui cause cette jouissance (ainsi que l’a appelée Freud) logée dans le symptôme et qui fait souffrir. »
« La psychanalyse au temps du coronavirus » par Antonio Di Ciaccia Lacan Quotidien N° 881 – Samedi 18 avril 2020.
« En 1960, Lacan termine son année d’enseignement en dévoilant le but de la psychanalyse. Une analyse ne promet pas le bonheur. Elle ne conduit pas à voir tout en rose. Mais elle permet l’accès au désir. Lacan affirme alors que « la seule chose dont on puisse être coupable, au moins dans la perspective psychanalytique, c’est d’avoir cédé sur son désir »(1). »
Clotilde Leguil, « Céder n’est pas consentir » PUF, Paris, 2021, p.88-89.
(1) Jacques Lacan, L’éthique de la psychanalyse, Livre VII, Paris, Seuil, 1986, p.368.
« Dans l’expérience d’une analyse, le désir émerge en s’arrachant à la pulsion de mort inhérente au symptôme. Le désir s’en détache, s’en extrait, depuis un choix du sujet. L’expérience de la psychanalyse conduit à extraire le désir afin qu’il ne soit pas écrasé par la pulsion. »
Clotilde Leguil, Céder n’est pas consentir, PUF, Paris, 2021, p.194
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Inventée par Sigmund Freud en 1896, au cours de ses recherches sur l’hystérie menées en lien avec Joseph Breuer, la psychanalyse désigne à la fois une exploration de l’inconscient et la méthode permettant cette exploration.
C’est Anna O., une patiente, qui a conduit Freud en 1895 à abandonner l’hypnose, méthode qui semblait donner un accès direct à l’inconscient, et à opter pour l’association libre. Freud se décale de la position du médecin qui sait et qui parle, il laisse la parole à ses analysantes. Ainsi que l’énonce Lacan, « guidé par ces admirables théoriciennes qu’étaient, que sont les hystériques, il faisait son expérience de ce qu’il en est de l’économie inconsciente »(2). Il ne se positionne pas comme savant. « Tout son génie en psychanalyse sera de partir de ce qui le dessaisit de sa maîtrise pour s’interroger sur la cure analytique »(3).
Cela marque le début de la psychanalyse freudienne, qui vise la découverte par le sujet de ses désirs inconscients. À partir de ce travail avec Anna O., qui appelait cette méthode la talking cure, Freud et Breuer renoncent à l’étiologie physiologique des névroses, de l’hystérie notamment, qui devient un trouble psychique lié à des réminiscences.
C’est à partir de son expérience des cures qu’il a menées que Freud a théorisé la psychanalyse. Il s’est aussi impliqué ne faisant pas l’impasse sur l’analyse de son propre rapport à l’inconscient, à lire en particulier dans « L’interprétation des rêves » (4).
Cela se poursuit encore de nos jours : c’est du divan, d’une psychanalyse personnelle et de l’expérience des cures menées, que se forment les psychanalystes et que s’élabore le savoir de la psychanalyse.
Élisabeth Marion, 12 décembre 2023.
(2) Lacan Jacques, Le séminaire, livre XVI. D’un Autre à l’autre [1968-1969], Paris, Seuil, 2006. p191.
(3) Clotilde Leguil, L’être et le genre, PUF, Paris, 2015, p.89.
(4), Sigmund Freud, L’interprétation des rêves, PUF, Paris, 1999.
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Quelques films ont porté à l’écran la pratique analytique de Freud :
John Huston en 1962 « Freud, passions secrètes »
Benoît Jacquot en 2003 « Princesse Marie »
David Cronenberg en 2011 « A dangerous method »
« La pratique analytique de Freud à l’écran selon John Huston, Benoît Jacquot et David Cronenberg », Article de Yohan Trichet et Élisabeth Marion, Bulletin de psychologie 2017/1 Numéro 547, p59-71. LIEN vers l’ARTICLE