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Jean-François « Un appui émancipateur »

Jean-François est actuellement personnel de direction à l’Éducation nationale

Il a été auparavant professeur des écoles, puis professeur de mathématiques et de musique en collège.

Extraits : « Comment être juste avec un élève ? Juste  dans l’accompagnement qu’on peut avoir avec une équipe d’enseignants ? Juste dans l’écoute qu’on peut avoir avec des parents ? » 

S’il s’agit de « permettre à l’élève de s’adapter à sa vie…  il faut qu’il soit adaptable, mais là j’en reviens au sens d’ Hannah Arendt, avec une part de création »… «L’enseignant doit permettre à l’élève d’être lui-même, il ne doit pas imposer un modèle préétabli ».

Jean-François, que j’ai rencontré à l’Antenne Clinique d’Angers, a très vite accepté de participer à une vidéo, à la suite de quoi il est venu à Paris le 26 mai 2018, à l’invitation de René Fiori avec l’Association des Psychologues Freudiens.

 Son intervention a été publiée dans le quatrième opuscule édité par l’Association des psychologues freudiens :  « Quelle place pour la parole dans la clinique d’aujourd’hui ? », sous le titre : « Un fonctionnaire, ça doit fonctionner ! »

Marie-Claude « psychiatrie et psychanalyse, à chacun son traitement »

Marie-Claude est psychiatre et psychanalyste. 

Dans cette vidéo elle montre comment pour chaque patient psychiatrie et psychanalyse se conjuguent.

« L’orientation de la psychanalyse donne le repère de porter attention aux solutions trouvées par les patients par rapport à ce réel qui vient faire symptôme, faire souffrance. Ça peut être un mode de vie singulier, une activité manuelle ou plus artistique, l’écriture ou des rencontres… »

Marie-Claude est membre de l’Ecole de la Cause freudienne, et de l’Association Mondiale de Psychanalyse. 

Lettre de Dalila ARPIN

IN-DÉPENDANCE

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Dalila ARPIN

Dalila ARPIN est Membre de l’École de la Cause freudienne, de l’Association Mondiale de Psychanalyse,  AME (Analyste membre de l’École) et AE en exercice : ce titre d’Analyste de l’École est délivré pour trois ans à ceux qui, au terme de la procédure dite de la passe, sont jugés susceptibles, par la Commission responsable, de témoigner des problèmes cruciaux de la psychanalyse.

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Suite au décès de sa grand-mère, Vincent s’adresse à une psychanalyste. Sa crainte ? Finir sa vie, ruiné, comme elle. La grand-mère est morte dans la déchéance, après 30 ans de réclusion, chez elle. Des tas de déchets s’accumulaient dans sa demeure, qui était devenue un vrai dépotoir. Cette dame avait fait fortune dans une forme d’artisanat qui avait beaucoup rapporté. Elle était la propriétaire de trois magasins qui vendaient sa production. Mais une mauvaise gestion avait eu raison de sa fortune et elle s’est retrouvée en prison, par soupçon d’escroquerie.

Le chemin de l’analyse permet à ce jeune homme de se donner un tout autre objectif : passer de la « destruction » à la « construction » et dans ce sillon, tracer un avenir différent de celui de la grand-mère mais aussi de son père, qui a fait faillite, s’endettant à vie et vivant dans la précarité.

Au moment où il est question de nettoyer la maison de la grand-mère pour la vendre, notre analysant comprend que c’est à lui de bâtir autre chose dans la famille, au lieu d’accepter passivement cet héritage.

Adolescent, Vincent avait connu une période d’errance, de dépendance aux drogues et aux jeux vidéo. Il sait transformer cette addiction en métier et devient informaticien. Mais quelque chose reste encore à faire, d’où son adresse à la psychanalyse. Ses emplois successifs lui laissent un goût d’amertume. Il est toujours malmené par ses supérieurs, qui ne reconnaissent pas son travail, tout comme son père.

Dans un premier temps, Vincent trouve la reconnaissance dans l’écriture d’une nouvelle, qui est publiée dans une revue spécialisée. Ensuite, il se saisit de deux signifiants : « artiste », qui représente le travail de la grand-mère, et « indépendant », qui vient nommer son désir. Il quitte alors son travail comme salarié et monte sa propre entreprise, destinée au commerce de l’art.

Un rêve vient nommer ce dont il s’agit, en réalité : il rêve qu’il achète un tableau mais quand il arrive chez lui, il ne lui plait plus. Il essaie de le rendre, mais la galerie ne le reprend pas. Il insiste et se dit qu’il devra le vendre à moindre prix. Ce rêve lui parle de l’objet précieux, l’objet du désir, qu’il a pendant longtemps négligé mais qu’il prend très au sérieux, dorénavant.

Son chemin aura été celui de la dépendance à l’Autre, à l’assomption d’une indépendance, désirée et aussi bien, redoutée.

Dalila Arpin

Le 6 avril 2019

Frédéric Bourlez « Du cri à la voix »

Frédéric Bourlez est responsable thérapeutique à « la Porte Ouverte »

à Blicquy, en Belgique où sont accueillis des adolescents présentant des troubles psychiques graves.

En juillet 2017, à Bruxelles lors du congrès de PIPOL 8 sur « La clinique hors les normes », j’ai entendu Frédéric parler d’un jeune homme à qui la cinéaste Clémence Hébert a consacré un film-documentaire : KEV. Suite à cette présentation, j’ai souhaité l’interviewer.

Dans cette vidéo, il retrace son parcours où la mise en oeuvre de projets artistiques en institution est essentielle.

Voici l’article écrit par Frédéric Bourlez sur son travail : 

20 ans de projets artistiques en institution 

Une émission télévisée a été consacrée au projet de l’institution « La porte ouverte » sous le titre : « Coup de chapeau au projet BÔKAN »

« Les cas qui ont compté pour nous, on ne les oubliera jamais. Ils ont déposé en nous, dans notre pratique quelque chose qui nous a profondément modifié dans notre abord du réel et de l’autre. »

Caroline Weiss de Diesbach « l’Autre scène »

Caroline de Diesbach est comédienne, auteure, metteure en scène

En mars 2018, je suis allée à une soirée Théâtre et Psychanalyse initiée par l’Envers de Paris autour de la représentation de « Nouveau(x) genre(s) »une pièce écrite, mise en scène et interprétée par Caroline. Cette pièce tout à fait originale est inspirée de sa propre psychanalyse. À l’issue de la représentation, Dalila Arpin, AE de l’Ecole de la Cause freudienne, a animé une conversation autour de cette création et a permis à Caroline et moi de nous rencontrer. 

Caroline dit dans la vidéo ci-dessous comment son parcours d’analysante l’a éclairée et orientée dans sa créativité, où son désir d’artiste et de femme se conjuguent.

Danseuse, chanteuse et comédienne depuis l’âge de 17 ans, Caroline a travaillé avec des metteurs en scène de renom. Directrice artistique de la compagnie TECEM depuis 1996, metteuse en scène et auteure, son art et son désir l’ont conduite aussi dans champs social. 

Elle a inventé une manière toute singulière d’ intervenir dans les hôpitaux, accueil de jour et EHPAD. Voici le lien vers : Clown en EHPAD.

Vous pouvez retrouver Caroline de Diesbach sur ce BLOG dans une vidéo et un article intitulé « Du divan à la scène », et dans un podcast intitulé : « Amour, jouissance et désir ».

 

Lettre de Normand CHABOT

TOUBIB OR NOT TO BE 

Normand Chabot

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Normand Chabot est psychanalyste, membre de l’École de la Cause freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse. Président fondateur de « parADOxes », un lieu et un lien pour les 11-25 ans – consultations psychanalytiques gratuites – ateliers CV et d’écriture.

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Paul, la quarantaine, consomme depuis l’âge de 18 ans toutes sortes de produits. Issu d’une famille en grande souffrance, il parvient à faire de longues études dans le champ médical. Je l’ai reçu en Centre spécialisé pour addictions.

Tristesse, dépression, angoisse sont les trois mots d’ordre qui le poussent à poser une demande urgente. Il est épuisé de vivre, rien ne tient. L’inconsistance épingle ce sujet au bord du gouffre : il veut tout lâcher.

L’instabilité le détermine : Paul est un médecin gravement malade, un ancien urgentiste dans l’urgence psychique et socio-professionnelle, un alcoologue alcoolique, un prescripteur toxicomane, une oreille sans voix et, enfin, une voie sans but. Le suicide lui semble une solution possible.

De ces symptômes Paul connaît le nom, les raisons et les remèdes. Il ne sait pas tout, puisqu’il consulte à tire-larigot : médecin, psychiatre, acupuncteur, ostéopathe, etc. C’est suite aux échecs thérapeutiques répétitifs, qu’il me contacte pour entamer une analyse. Paul veut un autre lieu et un autre lien, pour paraphraser Jacques-Alain Miller.

Pour Paul, il y a une tentative de chiffrer la jouissance dans le corps, de la localiser de façon précise sur la fonction d’un organe. La drogue serait ainsi une solution pour condenser la jouissance au niveau du corps.

Devrons-nous accepter l’annonce de Paul de démissionner, voire d’entreprendre une reconversion professionnelle ? Cette question est cruciale, d’autant que j’ai l’impression que le choix de devenir médecin a été sa façon, en mobilisant tout un savoir, de trouver une fonction aux organes, une raison aux comportements.

Mais Paul a la malencontreuse intuition qu’il sera pour l’éternité, la tête de Turc idéal, le souffre-douleur de l’univers. Il parcourt ainsi la France, de cures en post-cures, de cliniques en hôpitaux psychiatriques, traînant sa dépression noyée d’addictions diverses, toujours avec les mêmes difficultés relationnelles (avec les collègues, les connaissances et aussi avec les femmes).

Paul a pu me donner quelques coordonnées de ce qu’il nomme ses « graves rechutes » : ce sont les relations amoureuses avec les femmes. Lacan disait, dans ses conférences aux USA, que la psychose est une sorte de faillite de l’amour.1

Suite à une mauvaise rencontre sentimentale, Paul sera littéralement atterré, il viendra déposer en entretien son scénario, avec son invariable unhappy end.

Les séances d’analyse ont permis de contenir son désespoir, en soutenant un moi-idéal : bord subjectif qui jadis n’avait pas de limites. Avec l’appui de cet autre fiable bien que sans garantie qu’est l’analyste, Paul a pu reprendre son bâton de pèlerin – son errance est désormais cadrée – en maintenant un lien socioprofessionnel plus pacifié. Toubib il est redevenu, pratiquant à son rythme, sans trop d’attache ni de décrochage. Ce ne fût pas sans effort avec quelques conseils, ni sans l’œuvre de certains interdits. L’oxymore demeure un outil pragmatique quand le corps et la langue foutent le camp. En un mot : comment accompagner un corps déserté qui manque d’une langue pouvant le représenter ? Il faut être deux, dans ce duo singulier qui se nomme psychanalyse.

Normand Chabot 

le 20 février 2019

1 Scilicet n°6/7, 1976, p.16.

Sophie ‘Ne plus craindre la surprise, bien au contraire !’

Sophie est directrice associée et consultante en conseil et formation en ressources humaines

auprès des personnels de direction, encadrants et personnels de terrain, dans les secteurs de l’entreprise, associatif et public.

Dans cet interview, elle donne des exemples concrets de ce qu’a changé sa psychanalyse à son approche professionnelle.  « Avant de poser des limites à l’autre, ce que permet l’analyse, c’est de ne plus être dans le débordement de soi-même (…) et (de ce fait) d’être plus disponible à l’autre. »

« La psychanalyse, ça permet de prendre du recul dans une situation en live ! et de ne plus subir, de ne plus être pris par pleins de questions, d’angoisses… »

Sophie était invitée par René Fiori et l’Association des Psychologues Freudiens à Paris le 26 mai 2018Son intervention a été publiée dans le quatrième opuscule édité par l’Association des psychologues freudiens : « Quelle place pour la parole dans la clinique d’aujourd’hui? »  sous le titre : « Comment tu vas lui dire tout ça ? »

Photo-montage – Interview de Sophie

Cette vidéo a été tournée en décembre 2017 à Angers chez Nathalie Morinière qui soutient depuis le début ce projet d’interviews sur « l’effet de la psychanalyse… dans la vie professionnelle ». 

Lettre de Marga AURÉ

MALAISE DANS LE MONDE DU TRAVAIL

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Marga Auré
Marga Auré

Marga Auré est psychanalyste, membre de l’ECF ( École de la Cause freudienne) et d’ l’AMP (Association Mondiale de Psychanalyse)

 

Travail et psychanalyse sont deux termes liés depuis l’origine. Le travail d’analyse permet que la cure évolue et se poursuive en « intention » tandis que le travail de formation et de transmission permet aussi que la psychanalyse se développe en extension et n’en finisse pas de changer les sujets, les institutions et le monde. 

Plus ou moins poussée ou courte, plus ou moins longue, ou bien dans l’urgence thérapeutique, que pouvons-nous attendre d’une analyse ? Dans la psychanalyse, il ne s’agit pas de standard ni de normalisation des individus puisque Freud depuis l’invention de sa méthode propose comme finalité de la cure d’aller avec l’anamnèse vers les détails les plus singuliers du sujet pour lui permettre d’extraire sa vérité cachée. L’écriture de cette page censurée de l’inconscient permettrait l’accès à la guérison engendrant la disparition des symptômes, de l’angoisse et de l’inhibition. Pour Freud, toute la vérité ne peut pas être extraite, ce qui aboutit « au roc » dans la trajectoire du bien-être, mais il ajoute que lorsque le sujet peut récupérer « la capacité d’aimer et de travailler », il peut se considérer comme guéri et en bonne santé. Les effets thérapeutiques d’une psychanalyse incluent donc pour Freud de récupérer la capacité de travail d’un sujet.

Aujourd’hui il existe un profond malaise dans le monde du travail. Il y a quelques années, rares étaient les sujets qui demandaient une analyse à la suite d’un malaise dans leurs milieux professionnels. Rares sont ceux qui aujourd’hui ne parlent pas, dans leur analyse, de leur souffrance au travail. Les sujets se plaignent parfois de ne pas travailler dans ce qu’ils désirent et doivent s’investir dans des domaines qu’ils désaffectent. Ils souffrent de cette déception et frustration constante. Bien plus souvent les sujets se plaignent de l’exigence, voire du harcèlement, auquel ils sont soumis par leurs cadres, ces derniers tout aussi stressés et soumis eux aussi aux mêmes pressions, à cause des commandes qu’il faut impérativement fournir dans le cadre de multinationales voraces qui veulent toujours plus de plus-value. Ils viennent eux aussi en analyse avec leur souffrance. Le Maître moderne du capital sauvage exige des individus un plus de productivité, de donner de leur temps et de leurs corps, le tout associé à un plus de consommation d’objets. Les sujets sont confrontés à l’insatiable demande du Maître moderne qui ne cesse d’avoir une réponse inefficace de la part du sujet. Parfois les idéaux du sujet redoublent cette demande moderne et se transforment en un surmoi féroce avec son impératif sadique exigeant de travailler plus encore pour satisfaire ce maître. Ils rencontrent à nouveau une immense insatisfaction due à leur volonté de bien faire et à leur désir de reconnaissance. Le monde du travail ne cesse pas de nous être hostile, ni d’être source de conflit et d’insatisfaction.

La fin d’une analyse, pour Lacan, dans son dernier enseignement, ne se réduit pas à la chute des identifications, ni à la traversée du fantasme mais il s’agit de savoir y faire avec son symptôme et d’être en mesure de s’en débrouiller. L’avancée d’une analyse peut être mesurée au bienfait obtenu par la pacification dans le monde du travail. Savoir se débrouiller avec son symptôme passe aussi par savoir domestiquer et pacifier la férocité de son surmoi et mettre les idéaux au service du désir pour qu’ils deviennent moteurs et non pas maître surmoïque qui mortifie l’action. Avec une analyse, le sujet pourra retrouver l’énergie d’aller vers son vrai désir puisqu’il découvrira sa place et sa force qui le conduira parfois même vers une reconversion.

Pour quelques autres, dans le chemin d’une analyse et du transfert, il s’agira de la découverte de l’amour pour la psychanalyse puis du désir de transmission qui les fera devenir eux-mêmes des analystes.

Marga Auré

le 6 janvier 2019

Cécile  » Désir de savoir, désir d’apprendre »

L’expérience de la psychanalyse et le travail en cartel*

ont permis à Cécile, professeure de philosophie, de se défaire d’une visée de maîtrise. Son rapport au savoir qui constituait un idéal très important a changé. Elle s’est aussi décalée du discours de l’autorité. Ainsi, elle a pu entendre « l’insolence » d’une élève comme un appel, et par là même en accuser réception.

« La psychanalyse et les cartels m’ont montré qu’il existait une autre manière de réfléchir, une autre façon d’attraper le savoir qui ne se situe pas dans la maîtrise, ce qui m’a aidé à appréhender les élèves d’une autre façon. »

* le cartel est un petit groupe de travail inventé par Jacques Lacan pour rendre  accessible et vivante l’étude de la psychanalyse.

Vous pouvez retrouver Cécile sur ce BLOG dans deux vidéos publiées en décembre 2023 et janvier 2024 : elle interviewe Sylvie Lacroix, avocate au barreau du Mans à propos du livre de Clotilde Leguil « Céder n’est pas consentir ».

Épisode 1/2 : « Écouter et s’exprimer » par Sylvie Lacroix, avocate.

Épisode 2/2 : « Consentir ? » par Sylvie Lacroix avocate. À propos de « Céder n’est pas consentir » de Clotilde Leguil.

Delphine « Le cheval, le corps et la psychanalyse »

Delphine est psychomotricienne, elle pratique la thérapie psychomotrice avec le cheval auprès d’enfants.

Dans cette vidéo, elle met en valeur un changement dû à son analyse dans son travail auprès d’enfants en SESSAD (Service d’Éducation Spéciale et de Soins à Domicile). D’une pratique classique dans un cadre thérapeutique standard, elle est passée à une pratique orientée d’abord par l’écoute des enfants, avec toujours le cheval comme partenaire numéro un. 

L’Analyse des Pratiques

C’est lors de séances d’Analyse des Pratiques (ADP) que Delphine a d’abord rencontré la psychanalyse, avant d’en faire l’expérience pour elle-même.

« Là où il y a besoin d’aller, dit-elle, c’est l’enfant qui en sait quelque chose ».

Delphine Provost s’est montrée très présente dans ce projet de vidéos. Elle est venue avec moi à Paris pour l’interview d’Annie Stammler intitulée « De la psychanalyse à l’écriture de livres pour enfants ».